Une pétition pour que CCHB et cyclistes roulent en tandem


Le blogueur avoue ne jamais avoir été grand adepte de la pétition. Un mode d’expression qui consiste à « exiger » de façon plus ou moins véhémente une mesure citoyenne : interdiction ou au contraire autorisation, suspension ou exécution, démission etc. Sous prétexte d’avoir apposé leur signature manuscrite ou électronique au bas du document, beaucoup s’estiment quittes avec leur engagement en faveur de la cause qu’ils prétendent défendre. Alors que c’est souvent là que tout commence.

Ce matin l’invitation à signer l’une de ces fameuses pétitions était dans sa boîte mail. Et là, miracle, en prenant connaissance du texte, il a été bluffé par sa qualité : sujet exposé de façon très claire, argumentaire bien charpenté, absence de polémique dans le ton. Seule la demande principale, celle qui fonde en fait la pétition, l’a gêné aux entournures. Là, on n’est pas loin du dopage ! Mais il l’a quand même signée. Examen commenté de la pétition dans le détail.

L’objet de la pétition

Elle demande aux élus de la CCHB de faire face à leurs engagements, à leur promesses et à leurs responsabilités en affectant dès cette année un budget annuel (on reviendra un peu plus loin sur la somme demandée) destiné à des aménagements cyclables. Objectif tous les ans : 1,5 km de pistes cyclables et 10 km de bandes cyclables.

De multiples déclarations de – bonnes – intentions de la CCHB…

Après avoir rappelé que la CCHB s’est dotée de la compétence Mobilités, la pétition énumère les engagements de la CCHB :

  • Dans le cadre de l’élaboration du plan local d’urbanisme intercommunal, elle a validé un projet d’aménagement et de développement durable qui fait la part belle à ce qu’elle dénomme les déplacements doux. L’aménagement de pistes cyclables en fait partie
  • À l’occasion du Contrat de stratégie territoriale bas carbone conclu aves le Département, elle a dit souhaiter poursuivre le développement de l’offre d’itinéraires cyclables du quotidien
  • Le 13 avril 2021, c’est un conseil communautaire unanime qui a approuvé un schéma directeur cyclable intercommunal dont l’objectif principal est de développer la pratique cyclable au quotidien avec plus de visibilité et de sécurité pour les usagers

… de -bonnes – intentions guère suivies d’effets

  • La pétition constate que , « le débat d’orientation budgétaire (22 février 2024), la clôture des comptes administratifs 2023, les réponses apportées par l’exécutif à certaines interventions, propositions ou question d’actualité (7 mars 2024) laissent comprendre que rien n’est actuellement budgété pour les aménagements cyclables de notre territoire, à l’exception d’un aménagement qu’il devenait urgent de réaliser pour la sécurité des lycéens et habitants de Soeix. »
  • Le blogueur a de son côté lu une information dans La République de ce samedi matin : le Département va dans le cadre de son Plan Vélo consacrer 3,3 M€ aux communes et intercommunalités pour améliorer le maillage cyclable. 10 projets ont été retenus en Béarn. Pas un sur la CCHB. Est-ce à dire qu’elle n’a déposé aucun dossier ?

Niveau de l’investissement demandé : attention au dopage !

La pétition demande que 450 000 € soient inscrits annuellement au budget de la CCHB pour permettre la réalisation du schéma directeur intercommunal. 450 000 € pendant 10 ans.

À vouloir mettre la barre trop haut, il est à craindre que la pétition perde en crédibilité. Elle a beau soutenir que les marges de manœuvre budgétaires de la CCHB le lui permettent, et que le financement par emprunt, compte tenu de l’objectif poursuivi, est justifié, on ne peut s’empêcher de considérer le niveau de la demande comme totalement irréaliste. Obtenir l’inscription du tiers de cette somme serait déjà un exploit digne d’une victoire au sommet de l’Alpe d’Huez.

Quelle mobilisation pour cette pétition ?

Irréaliste, sans doute. Mais elle a le mérite de mobiliser sur un sujet qui visiblement intéresse assez peu nos élus. À l’heure à laquelle ces lignes sont écrites, la pétition a déjà recueilli 265 signatures sur le site change.org. Et la campagne de communication ne fait que commencer informer de son existence. Affaire à suivre donc.

Lien pour trouver la pétition :  

https://www.change.org/p/450-000-par-an-pour-s%C3%A9curiser-la-circulation-des-cyclistes-en-haut-b%C3%A9arn?fbclid=IwAR0NKlhzSdcWcUTmKd2berJExxkhcEDmOJ1vkjNkAezCsNTnLq8c3ybVVO4

6 réflexions sur “Une pétition pour que CCHB et cyclistes roulent en tandem

  1. Serge Auré

    « À vouloir mettre la barre trop haut, il est à craindre que la pétition perde en crédibilité« , « Irréaliste, sans doute.« …

    Oui effectivement, dit comme ça : 450.000 euros par an, ça parait cher!

    C’est le coût de 1.5 km de piste cyclable par an… soit 15 km dans les 10 ans à venir, pas de quoi offrir le maillot jaune à la CCHB!

    Pour avoir une comparaison : la « déviation » d’oloron c’est pas loin de 100 millions d’euros pour 3.6 kilomètres.. et le projet de terrain de foot synthétique 1.3 million d’euros pour une centaine de mètres..

    Ces projets sont-ils moins crédibles ou irréalistes?

    La part belle à la voiture comme avenir de la circulation locale est-elle une idée réaliste?

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  2. Oloron et le Vélo, c’est tout une histoire… Un club Compétition qui peine à retrouver son lustre d’antan, de rares animations y compris au passage des Grands Tours (La Vuelta 2023, vous avez vu quelque chose, vous?), une préférence donnée à une association plutôt qu’aux vrais professionnels…

    Et rien pour faciliter la circulation en ville…

    Alors que…

    Alors que il est très facile de créer des itinéraires sécurisés pour aller depuis la gare vers chacun des points névralgiques de la ville (cf mon post Linkedin ici)…

    Alors que grâce aux plateformes Strava et Geovelo il est très simple de tracer les meilleurs itinéraires (lire: les plus sûrs) pour rejoindre les villages alentours et les vallées…

    Alors que nous les cyclistes ne demandons pas forcément la création de véritables pistes cyclables, c’est à dire d’une voie séparée physiquement de la route. Les bandes cyclables suffisent, pour peu qu’elles soient suffisamment larges. C’est le cas en ville, quoiqu’on en dise. Certains passages sont délicats, tel entre le Centre Leclerc et le rond-point Cazapan, cependant la plupart des bandes cyclables intra-muros sont adaptées à une circulation tranquille. Bien sûr, beaucoup reste encore à faire pour rendre Oloron agréable à rouler à bicyclette ou… en vélo-cargo. Si j’étais chargé de mission « Plan Vélo » à la CCHB (ils n’ont pas voulu de moi, comme par hasard), je tracerais les itinéraires « Vélo » pour les Cargos. Ainsi, je ferais d’une pierre deux coups: Si un usager en vélo-cargo passe en sécurité à tel endroit, alors un cycliste sportif y passera aussi. Plus les bornes de recharge VAE et les parkings à vélo…

    Pour les itinéraires extramuros, par exemple pour Arette, il y a possibilité d’élargir les bandes cyclables existantes et assurer leur continuité. Egalement, on peut imaginer des itinéraires en fonction des usages: La D919 pour les vélotafeurs, Bugangues pour les touristes et les vététistes. Enfin, on peut aussi envisager la priorisation de certains itinéraires, par exemple la boucle Oloron – Moumour ou la boucle Arette – Lourdios par le col de Lie…

    En résumé, un vrai bon Plan Vélo sur l’ensemble du territoire du Haut-Béarn peut être déployé dès aujourd’hui à moindre coût, en s’appuyant sur l’existant, et en considérant que à chaque rénovation de route, on pourra créer une piste cyclable.

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  3. coucou

    Avant de créer de nouvelles pistes cyclables il faut terminer ou entretenir les pistes qui existent,

    Terminer:

         Le département à acheté il y a de nombreuses années du foncier entre Oloron et Agnos pour créer une piste cyclable. Toujours pas programmée. A la place on réalise une piste entre le lycée agricole et Bidos.

    Entretenir:

         La piste entre le fronton d’Oloron et Safran. il à fallu faire appel à un capitaine de louveterie pour aller sortir un sanglier qui avait pris ces quartiers dans la zone.

    Si on regarde le prix du mètre linaire financé par la CCHB pour la rue Révol et la rue Louis Barthou (même si la délibération de la CCHB profite à la mairie d’Oloron) on comprend que le budget mobilité à les poches vides.

    Faut-il interroger le président de la CCHB et le vice président à la mobilité sur le sujet……

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  4. Pour celles/ceux que cela intéresse, voici 2 documents officiels sur le choix des infrastructures cyclables en dehors des agglomérations :

    • Fiche CEREMA “Chaussée à voie centrale banalisée”

    • Guide Ministère des Transports “Aménager le réseau cyclable en dehors des agglomérations: Planifier et choisir les types d’aménagement”

    En espérant que ces deux docs fassent déjà partie de la trousse à outils du chargé de mission « Plan Vélo » à la CCHB…

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  5. michelelacanette

    Mais elle a le mérite de mobiliser sur un sujet qui visiblement intéresse assez peu nos élus.

    La question à se poser est pourquoi nos Elus sont visiblement assez peu intéressés. La réponse est extrêmement simple. Combien voyez vous de cyclistes dans les rues d’ Oloron aux heures de pointes? Très peu. Et aux heures creuses aucun, ou exceptionnellement quelques rares quand il fait beau. Alors vous comprenez pourquoi nos Elus ne sont pas intéressés par ce problème. Cela n’ est pas porteur électoralement et monter un dossier en faveur des pistes cyclables est une véritable usine à gaz par le nombre d’ intervenants qui doivent donner leurs avis( Sécurité, DDE, Pompiers, Divers services techniques, Municipalité, Environnement, etc, etc) Donc les dossiers finissent au fond d’ un tiroir ou pire sont classés sans suite …….

    Pour circuler à vélo dans Oloron chaque fois que je le peu ,hors période pluvieuse, il serait utile, même très utile, d’ améliorer l’ existant, avant de se lancer dans des projets de pistes cyclables ,dont je suis favorable. A commencer par les bordures de caniveaux qui sont majoritairement défoncées, ce qui oblige les cyclistes à se déporter à G pour éviter ces véritables lames de rasoirs pour les pneus, ainsi que les sursauts que cela occasionne pour l’ usager. Mais également il faudrait commencer par améliorer la signalétique au sol et dans les zones étroites dangereuses créer une signalétique particulière, afin de donner la priorité aux cyclistes, sans ça les automobilistes foncent sans se soucier des cyclistes. De tels petits aménagements feraient que le nombre de cyclistes dans nos rues augmenterait significativement. Seule l’ augmentation de la fréquentation des rues par les cyclistes pourra faire réagir nos Elus, ou futurs Elus sur le sujet, sans quoi les projets de pistes cyclables sans usagers risquent de rester lettre morte vita éternam. A nous usagers de faire aimer le vélos a nos Elus.

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