Scoop : les écologistes sont favorables au train et opposés à la déviation d’Oloron


Faut-il que le blogueur soit masochiste pour, lui qui est en faveur de la déviation d’Oloron et plus que sceptique sur l’utilité de la voie Oloron-Canfranc, assister ce samedi à une réunion-débat au milieu d’une assemblée composée quasi-exclusivement de personnes ayant l’écologie chevillée au corps. Masochiste, ou alors doté d’une ouverture d’esprit qu’il ne soupçonnait pas.

Organisée par l’association Les Pieds sur Terre sur le thème « Mise en perspective des enjeux du transport international entre la France et l’Espagne et les impacts locaux », cette réunion-débat comptait une guest-star : l’eurodéputée Karima Delli, présidente de la commission Transports du Parlement européen. Elle s’est tenue devant une bonne centaine de participants. Autant dire que l’Auditorium de la salle Bedat était plus que rempli. Et, avant de donner la parole à la salle, quatre orateurs se sont succédé.

  1. LE LANCEMENT DU DÉBAT

RN 134 et E7 : un problème pris à l’envers

Julien Brunel, co-secrétaire EELV Béarn, considère que, initié il y a plus de 40 ans, ce projet n’est plus d’époque. Pour ses partisans, la déviation d’Oloron est l’un des deux verrous, avec la déviation de Beynac, en Dordogne, à faire sauter pour libérer l’axe européen E7. À coups de collectifs, blocages et contentieux, les opposants ont livré bataille sur le terrain. Aujourd’hui son coût (112 millions d’€) semble condamner la réalisation de la déviation d’Oloron.

La voie Pau-Canfranc : une ouverture en 2030 ?

Dans le partage des rôles, le conseiller régional Nouvelle-Aquitaine Jean-François Blanco avait reçu pour mission ce samedi de plancher sur la liaison ferrée entre Pau et Canfranc. Il évoque l’opposition vive et même parfois agressive que le sujet suscite au sein de l’assemblée régionale du côté du RN comme chez Les Républicains. Dans un raisonnement que le blogueur a du mal à suivre, il juge que l’appréciation du rôle de la ligne ne pourra être considérée que si la dite ligne se réalise en totalité.

Selon lui, nous sommes entrés dans une phase décisive. La déclaration d’utilité publique devrait se dérouler entre 2024 et 2025. Et, si la mobilisation se poursuit, il est raisonnable de penser que la ligne sera achevée en 2030. Et Jean-François Blanco de conclure que cela dépend d’un choix et donc d’une volonté politiques.

Adaptation des transports au dérèglement climatique

C’est au tour de Cécile Faure, co-référente Écologie-64, de prendre la parole. Le dérèglement climatique impose aux politiques d’envisager un certain nombre d’atténuations dans le domaine des transports. L’indispensable baisse des gaz à effet de serre par exemple. Sait-on par exemple que la construction de la déviation d’Oloron générerait 30 000 tonnes de CO² quand son utilisation en produirait 350 000 tonnes par an.

Et pourtant, les citoyens sont pour la route, les voies ferrées manquent d’entretien, la CCHB consacre seulement 18 000 € cette année au plan vélo, il faut garder les terres agricoles etc. On perd du temps et de l’argent avec des projets d’un autre temps.

Taxe poids lourds ou portique : des solutions pour limiter le trafic poids lourds

Karima Delli est intéressée en sa qualité de présidente de la commission Transports par la situation de notre territoire. Nous sommes en effet situés sur un axe européen où le trafic est dense. Elle énumère plusieurs solutions qui permettraient de le limiter :

  • L’institution de la taxe poids-lourds. Tous les pays la pratiquent. Tous… sauf la France où l’initiative est laissée aux régions. Par crainte des lobbies, elles se sont bien gardé de l’instituer, hormis l’Alsace
  • La remise sur le tapis de l’idée des portiques poids lourds de Ségolène Royal abandonnés à la suite de la révolte des Bonnets Rouges bretons
  • L’interdiction des mega-camions auxquels l’Espagne et d’autres pays européens seraient au contraire favorables
  • La transparence sur le transport : qu’on ne puisse traverser les villes avec des produits dangereux
  • La relance du train : on peut regretter que le gouvernement privilégie le TGV au détriment de la mobilité quotidienne des gens. Il faut dans ce domaine créer des liens avec les Espagnols, rénover, cadencer, réduire les tarifs
  1. PLACE AU DÉBAT

Bernard Uthurry : favorable au portique

Le maire d’Oloron estime pertinent sur le plan du constat comme de la forme presque tout ce qui a été dit jusqu’à présent. Il pense que l’institution d’une taxe pour la traversée du tunnel serait difficile à mettre en place parce qu’il s’agit d’un ouvrage international. Il serait en revanche favorable au rétablissement à titre expérimental du portique. Mais pour cela il faudrait régler un problème juridique car à cette heure la région n’a pas la compétence « routes »

Louis Benoît : les effets collatéraux de la fréquentation poids-lourds

Le maire de Saint-Goin rappelle l’accident mortel qui a eu lieu il y a quelques semaines sur le territoire de sa commune lors de la collision entre un véhicule et un camion venant d’Espagne dont le chauffeur regardait un DVD en conduisant. Le trafic n’a donc pas d’incidence uniquement sur le RN 134, il en a aussi sur la RD 936. Il demande à Karima Delli d’aider à la mise en route du portique.

Vanessa Lemaistre : relocalisation, décroissance

La représentante de l’association Pyrénées re-belles indique que l’Espagne devient une plaque tournante européenne pour le transport des marchandises. La réduction du trafic des poids lourds passe donc aussi par une relocalisation des biens et une décroissance.

CRELOC : soutien au financement de la ligne

Le représentant de l’association Comité pour la RÉouverture de la Ligne Oloron-Canfranc sollicite l’intervention de la présidente de la commission Transports pour le financement de la poursuite de la ligne. Il lui demande de faire comprendre aux décideurs qu’il s’agit d’une ligne internationale et non d’une ligne locale

Pierre Bahoum : second degré

Pointe d’humour avec l’intervention quelque peu décalée de Pierre Bahoum. Le représentant de la Liste Citoyenne au sein du conseil municipal, se présentant comme un opposant perdu au milieu d’une assemblée tout acquise à la cause écologiste, reprend quelques-uns des arguments défendus par ceux qui sont favorables à la déviation d’Oloron et défavorables à la ligne Oloron-Canfranc.

Georges Manaut : l’électrification de la ligne n’est pas pour demain

Représentant historique de l’association CROC (Contre la Réouverture Oloron Canfranc), Georges Manaut rappelle qu’en l’état actuel, le projet ne prévoit pas l’électrification de la ligne. Voilà qui, entre autres, pénaliserait sensiblement le transport des marchandises. Karima Delli lui répond que, pour bénéficier de crédits européens, il faudrait que le gouvernement demande l’inscription du projet dans un fonds européen. Il ne l’a pas fait.

Ndb (note du blogueur) : est-ce à dire que pour l’heure la liaison Bedous-Canfranc ne doit compter sur aucun subside de l’Europe, ce projet, au contraire du Lyon-Turin, ne figure pas au rang des priorités de notre gouvernement ?

  1. CONCLUSION DU BLOGUEUR

Le contexte (la proximité des élections européennes) aurait pu faire dévier cette réunion-débat en meeting politicien. L’écueil a été évité. Les (rares) échanges contradictoires ont été respectueux. Ceux qui ont sans doute tiré le plus de profit de cette rencontre, ce sont les (encore plus rares) participants qui ne faisaient pas partie de la mouvance écolo. Ils ont pu entendre sur la durée un argumentaire que le reste du public connaît déjà par cœur et qui est donc pour lui peu susceptible de surprises. Bilan positif donc pour le blogueur.

32 réflexions sur “Scoop : les écologistes sont favorables au train et opposés à la déviation d’Oloron

  1. Les Pyrénées re-belles (association apartisane)

    Merci beaucoup pour ce résumé 🙂

    J’en profite pour indiquer l’entièreté de nos propos :

    Nous avons insisté sur le fait qu’il ne fallait pas de transport de produits dangereux dans les villes ET dans les zones écologiquement fragiles, que ce soit par la route ou le train.

    Nous avons aussi fait remarqué que vu la hausse continuelle du trafic venant d’Espagne (avec son transit venant de l’international, Chine etc…), nous craignions que le train n’absorbe que le surplus à venir, et n’enlève donc pas du tout le trafic dû au transport routier international.

    Voilà ce qui nous inquiète : Saragosse et PLAZA, : https://www.goaragon.fr/aragon-un-geant-de-la-logistique-en-plein-essor-avec-plus-de-18-millions-de-metres-carres-de-terrain/ (nous disposons de plein d’informations sur les ports espagnols qui deviennent chinois par exemple, sur le fond monétaire asiatique, dont la France est un membre fondateur, pour développer les voies venant de Chine, avec 3 % de capitaux français etc…). L’Espagne devient la plaque tournante du trafic de marchandises venant du monde entier, pour entrer en Europe, avec les Pyrénées sur leur passage.

    Nous avons signalé que le portique était porté par le rapport Simian, mais au moment de son vote, il a été retiré au profit d’un autre vote (de mémoire, je chercherai), et jamais représenté.

    Nous ne voulons pas aménager le trafic dangereux existant en le rendant écolo, et nous nous sommes interrogés effectivement sur les conséquences du report vers le tout électrique, avec sa production nucléaire, ou avec l’es’explosion programmée des énergies renouvelables qui impactent l’environnement (zone naturelle de Buziet par exemple). Voilà pourquoi nous avons évoqué la relocalisation et la décroissance, sans lesquelles les aménagements de transport écolos proposés ne serviront qu’à absorbé la hausse du transport de marchandises.

    Pour finir, nous avons indiqué que 2 particuliers (un ancien attaché parlementaire et une adhérente du lobby routier BAP qui en a aussi été administratrice) ont promu auprès des instances publiques locales et BAP un nouvel axe ARTIX -OLORON, venant directement des usines du complexe industriel de Lacq, pour commercer avec l’Espagne.

    Nous attendons avec impatience l’enquête publique pour voir si ce train sera assorti d’une interdiction du transit international en vallée d’Aspe, et d’une interdiction au transport de matières dangereuses, et combien de trains seraient prévus par jour au maximum de son utilisation.

    Nous pensons aux aspois, car si il s’agit de faire le train pour tout type de transport y compris de matières dangereuses, sans diminuer drastiquement le transport routier international, je pense qu’un vote aura lieu dans notre association pour se positionner quand nous aurons ces éléments (donc nous verrons le résultat du vote, comme quoi tous les écolos ne sont pas actuellement forcément pour n’importe quel train 😉 ).

    Le capitalisme qui crée toutes ces demandes de transport a aussi été évoqué par un jeune intervenant de la salle.

    Merci et à bientôt sur le terrain.

    J’aime

    1. infod61fc7b84e5

      Ces informations concernant le trafic de marchandises envisagées à la réouverture de la ligne Pau – Canfranc – Saragosse sont connues par les documents liés aux études de convergence comme « Estudio informativo de implantación del ancho estándar en el tramo Huesca-Canfranc –  Antecedentes – Anejo 01 – INECO – diciembre 2021 ». A la réouverture de la ligne, il est prévu au maximum 1 aller-retour par jour de trains de marchandises et 6 circulations par semaine au maximum. En 2050 à un niveau mature, il est prévu au maximum 3 aller-retours par jour de trains de marchandises et 34 circulations par semaine au maximum. Ces circulations seront réalisées par des engins diesel de type Stadler Euro 4000 même si l’électrification devait être mise en œuvre. Les travaux en cours en Espagne sont réalisés sur cette base. Concernant le tonnage maximum, il est prévu à 700 000 tonnes par an au maximum, ce qui équivaut à environ 15 900 poids-lourds par an, soit moins de 45 par jour. Attention, le trafic n’est pas du ferroutage car les tunnels en Espagne ne le permettent pas, mais un trafic de containers d’Espagne vers France et de céréales de Pau et Tarbes vers Saragosse. En admettant que le contenu de ces 45 camions puissent passer en containers, l’on aurait donc 45 poids-lourds enlevés sur un total d’environ 750 passant à Oloron et 350 passant aux Forges-d’Abel, soit respectivement 6% et 13% des poids-lourds. Tout cela à la condition que l’objectif de 700 000 tonnes par an soit obtenu, ce qui est loin d’être évident, et à la condition que le nombre de poids-lourds à Oloron et aux Forges d’Abel n’augmentent pas, ce qui semble irréaliste. Donc, si l’on enlève par les trains de marchandises, 5% des poids-lourds à Oloron et 10% aux Forges d’Abel, cela serait déjà miraculeux.

      J’aime

      1. OC64

        A lire votre commentaire la voie ferrée serait la peste, cela nous laisse supposer que la route sera le choléra, éternels compagnons de route, avec portique ou pas. Une chose est certaine c’ est que nos amis Aragonais se mettent en ordre de bataille pour préparer l’ avenir quel qu’ il soit de ce coté ci des Pyrénées. Chez nous, comme à l’ accoutumée, nous serons en retard d’ une guerre, nous condamnant à subir et faire subir aux riverains de la vallée et de la RN134 notre aveuglement à un moyen de transport qui économiquement n’ aura plus sa raison d’ être, si ce n’ est localement pour la livraison des derniers kilomètres.

        J’aime

  2. Jean-Pierre LECOUF

    Il ne faut pas oublier qu’une des plus importantes sociétés de transport routier par camion est la société geodis , filiale de la SNCF. Comment espérer un développement du transport ferroviaire des marchandises quand un des principaux acteurs, la SNCF, passe son temps à tout mettre sur les camions ! Enfin vu du cote espagnol, le transport par le Somport est indispensable. ils ne veulent pas dépendre pour l’activité économique de l’Espagne, uniquement des indépendantistes catalans et basques. le dernier scrutin a montré que eh bildu, parti indépendantiste basque vient de gagner les élections. Mais le parti légitimiste PNV pourra gouverner avec les socialistes locaux. Les futures élections catalanes devraient donner une idée du risque de ce côté. enfin penser que le problème pourrait se résoudre avec une taxe, c’est la non solution habituelle qui fait que nous sommes les champions des taxes et impôts au niveau de l OCDE tout en étant toujours englués dans nos problèmes

    J’aime

  3. De part l’unicité de la voie ferrée qui limite les possibilités de croisement, de la sinuosité et des courbures sévères de la voie ferrée qui réduit la vitesse de transport, de la déclivité de la voie (4,2 %) qui diminue de plus de moitié la charge transportable, la question posée est de savoir quels sont les opérateurs disposés à utiliser cette ligne en sachant que le coût du transport sera plus onéreux que sur les autres lignes et que les délais de livraison seront plus longs ?

    Le décor est déjà planté avec la communication des magistrats de la cour des comptes qui dans leur rapport en 2019 révélait que la mise en service du tronçon ferré Oloron Bedous générait un déficit d’exploitation de 1,3 million € par an. Malheureusement, dans la salle, je suis persuadé que des personnes considèrent que ce fiasco s’effacera en créant un fiasco 10 fois plus important en poursuivant le prolongement jusqu’à Canfranc tel que décrit par une étude qui ne préconisait même pas l’électrification de la ligne compte tenu de son coût (1 million du km) et du peu de rentabilité envisagée..

    J’aime

    1. Pierre Perez

      Mr Manaut , j e vous repose une nouvelle fois ma question : Combien d’adhérents a votre association ?? Un peu de transparence ferait du bien dans cette période remplie de fake. Et arrêtez de raconter n’importe quoi ça nous changera ,ça vous changera . Pour finir je suis content qu’enfin le blogueur ce dévoile quand il nous avoue son peu d’estime pour le Canfranc. On comprend mieux , même si je n’en avais aucuns doutes , la protection de Mr Manaut quand celui ci se permettait d’insulter les autres participants.

      J’aime

      1. Bonjour Monsieur Perez,
        Ce n’est pas que le blogueur ait peu d’estime pour le Canfranc. En revanche, et vous pouvez remonter sur tous les articles du blog dans lesquels il a évoqué le sujet depuis près de 10 ans, il doute fort de l’intérêt économique d’un tel projet.

        J’aime

        1. Pierre Perez

          Si je vous comprends bien pour vous il ne peut y avoir qu’intérêt économique. La qualité de vie , la sécurité, la pollution et par exemple la protection d’une des plus belles vallées des Pyrénées tout cela ne vous concerne pas et n’est que quantité négligeable. Vous préférez mettre la vallée en pâture aux camions. Alors qu’une belle vallée où il fait bon vivre et complètement sous développé sur le plan touristique n’aurait pas des intérêts économiques à faire valoir puisque il n’y a que ça qui a de la valeur pour vous. Il serait bon d’avoir une vision plus généreuse des choses et du biotope. Bonne journée à tous

          J’aime

        2. Parce que vous croyez vraiment que c’est la voie ferrée (et non d’autres mesures telle que l’installation d’un portique par exemple) qui limitera le passage des camions par la vallée d’Aspe ?

          J’aime

      2. @ Pérez,

        Je vous trouve curieux et pressé pour savoir le nombre d’adhérents de notre association, surtout que vous n’y êtes pas adhérent. Par contre, c’est volontiers que je vous communique le lien de notre site informatique pour connaître l’intégralité de notre argumentation pour rejeter le projet de réouverture du tronçon ferré jusqu’à Canfranc. Sur votre moteur de recherche,il vous suffit de cliquer: CROC ASPE. Quand vous aurez tout lu, vous aurez compris pourquoi le train n’ira jamais à Canfranc.

        J’aime

  4. Les Pyrénées re-belles (association apartisane)

    J’ai retrouvé comment les mesures du rapport Simain en vallée d’Aspe incluant le portique ont été retiré du vote :

    AVIS PRÉSENTÉ AU NOM DE LA COMMISSION DES FINANCES, DE L’ÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU CONTRÔLE BUDGÉTAIRE SUR LE PROJET DE LOI, adopté par le Sénat après engagement de la procédure accélérée, d’orientation des mobilités (n° 1831), PAR MME ANNE-LAURE CATTELOT, Députée

    « Puis elle examine, en présentation commune, les amendements CF142, CF143 et CF144 de M. Benoit Simian.
    M. Benoît Simian : Je respecterai la règle du jeu fixée par Mme la rapporteure : certains projets ont été évoqués dans le rapport Duron et nous aurons sans doute le débat en commission du développement durable. L’amendement CF142 visait à poursuivre le processus de concertation concernant le grand contournement autoroutier de Bordeaux. L’amendement CF143, quant à lui, portait sur la RN134, axe européen – puisque l’on parle beaucoup d’Europe en ce moment – qui passe au coeur de la vallée d’Aspe et dans lequel il est nécessaire d’investir. L’amendement CF144, enfin, qui fera également débat en commission du développement durable, concernait le Grand Projet du Sud-Ouest et visait à ouvrir la possibilité de mobiliser des sociétés de financement, prévue par le Sénat. Je retire donc ces trois amendements en attendant le débat dans la commission saisie au fond.
    Les amendements sont retirés. »

    Le portique aurait donc dû être débattu en commission du développement durable, mais je n’ai pas suivi ensuite.

    Notre pétition en est à plus de 250 personnes. Elle est pour que les élus des communes de la CCHB concernées par le dangereux transit international de poids lourds, et qui ne l’ont pas encore fait, prennent conseil auprès d’avocats pour légiférer sur la traversée dangereuse des camions en vallée d’Aspe et dans le piémont oloronais, et de rendre compte de leurs avancées à notre association et lors de réunions publiques, pour soutenir les élus déjà engagés sur cette voie,et protéger la population et l’environnement local.

    Nous tenons à leurs dipsositions nos dossiers juridiques sur cette interdiction, au moins en journée pour les matières dangereuses, pour sécuriser tous les usagers le long de la départementale (cité scolaire, magasins). Notre proposition a été reprise par l’eurodéputé présente hier, Mme Dhelli, qui a signé notre pétition, tout comme une autre député l’avait signée en novembre dernier, Mme Batho.

    Bon dimanche

    J’aime

  5. Fran

    Merci au blogueur pour ce CR assez fidèle à ce qui s’est dit samedi matin. J’aimerais cependant lui faire une petite remarque, sur son emploi fréquent du terme « écolos ». C’est marrant comme ce terme est souvent utilisé… est-ce que ça n’en dit pas un peu long sur le peu de sérieux qu’on leur accorde, voire s’accompagne d’un brin de condescendance méprisante ?

    Qui parle encore de « gauchos », « gauchistes », ou de « réacs » si ce ne sont leurs adversaires respectifs ?

    Ça m’étonne quand même à chaque fois de constater à quel point la remise en question du système actuel (vous savez, celui qui nous mène droit dans le mur…), la critique de la religion du progrès par la technologie (lire J. Ellul, qui a une rue à Oloron), du libéralisme, de la société d’ultra-consommation, du capitalisme*, bref, ces interrogations pourtant fondamentales sont taxées de « délires de doux réveurs », d' »utopistes », etc… Je persiste à penser que les rêveurs et les utopistes sont ceux qui croient que continuer à entreprendre des travaux routiers comme la soit disant « sécurisation » de la 134 ou la déviation d’Oloron va nous apporter bien-être et confort. Les 30 glorieuses sont bel et bien terminées, et il va falloir penser à « se décoloniser l’imaginaire », y compris les baby boomers qui en ont bien profité…

    *le jeune homme courageux qui a osé évoquer la sortie du capitalisme s’est « gentiment » vu rabrouer par Karima Delli, pour qui la décroissance est un gros mot, comme pour nombre de dirigeants d’EELV, bottant à chaque fois en touche sur « les pauvres qui sont déjà en décroissance »

    J’aime

    1. Ossau

      «  »y compris les baby boomers qui en ont bien profité… » »

      on ne doit pas connaitre les mêmes :).

      Ce qui serait bien c’est que les écologistes fassent de l’écologie et non pas de la culture de pastèque même bio.

      J’aime

  6. Quand est-ce que les écolos prendront le pouls de la population pour s’assurer que leurs projets correspondent à leur attente. Ils ont un élu au conseil municipal qui pourrait demander un référendum  » Pour ou Contre le contournement routier d’Oloron ».

    J’aime

  7. infod61fc7b84e5

    A noter que la fonction de Présidente de la Commission Transport et Tourisme du Parlement Européen de Karima Delli n’est plus active puisque le Parlement Européen a cessé toute activité depuis ce jeudi 25 avril en attendant les résultats des futures élections de juin 2024. De plus, Karima Delli ne sera plus député européenne, donc ne sera plus Présidente de cette Commission, puisqu’elle ne se représente pas. Seule elle sait ce qu’elle fera à l’avenir pour sa deuxième partie de vie. Donc, toutes les demandes qui lui ont été faites ce samedi risquent de rester lettre morte, en particulier la réactivation du portique écotaxe de Borce.

    J’aime

  8. Julien Brunel

    Merci pour la retranscription objective des échanges de la matinée. Merci aussi à toutes celles et ceux qui ont participé à cet évènement si important.

    🙌 Nous avons réouvert le dossier, mis en perspectives les sujets et posé les bases, actualisées, du débat et de la réflexion. C’est maintenant aux acteurs locaux et actrices locales de se mettre au travail pour penser l’avenir et se doter enfin d’une vision et d’un projet de territoire. ✊ Soyez en sûr-es, nous saurons trouver les relais politiques auprès des décideurs, aux échelles régionales, nationales et européennes, pour qu’il soit soutenu, financé et mis en œuvre !

    ⏰ Entre la déviation d’Oloron, manifestement condamnée pour raison financières, la réouverture de la Pau-Canfranc dont on reste sans nouvelles, les nuisances sur la sécurité et la santé de la population imposées par le trafic international de poids lourds qui s’aggravent, il était temps important de ré-ouvrir le débat !

    🙏 Le nombre des participant-es (nous en avons compté 148), la diversité des réseaux associatifs, syndicaux, citoyens, politiques représentés et le contenu d’information produit, ont assuré des échanges d’une très grande qualité. c’est enthousiasmant pour l’avenir.

    Au travail !

    J’aime

    1. Francis coursenssy

      A lire la bacanal écolo se produisant actuellement à Oloron il va falloir penser à remplacer les panneaux routiers « Oloron Sainte Marie en Oloron ZADE Marie » et en ce qui concerne de remettre le portique de la vallée d’Aspe en fonctionnement c’est une très mauvaise idée car à partir du moment les transporteurs auront payé le droit de passage personne n’aura plus le droit de se plaindre et puis cet argent où ira t il ? Dans Les caisses noires du « gouffre.fr »?

      J’aime

  9. Je rejoins l’info d’un autre interlocuteur. Karima Delli n’est pas reprise sur la liste des candidats EELV . Le pourquoi résiderait dans le fait que ce parti politique ne permet pas à un candidat de postuler à plus de 3 mandats, ce qui est le cas de cette élue. Il aura fallu l’approche de son départ à la retraite et la proximité des élections pour qu’elle nous fasse connaître son activité.

    .

    J’aime

  10. Julien Brunel

    @infod61fc7b84e5 & @manautgeorges, effectivement Karmia Delli ne sera plus Présidente de la Commission Transports du Parlement Européen en Juin prochain, comme elle l’était depuis 8 ans.

    Mais l’Europe est grande et le fait que Mme Delli ai pris la peine de venir en particulier à Oloron, pour faire spécifiquement un état de la situation en vallée d’Aspe, partager les informations les plus à jour et les plus fiables possibles, présenter un bilan de son action pour nos territoires, ouvrir le débat, répondre aux questions et remplir un carnet de notes et de contacts, qu’elle a déjà remonté-es à Bruxelles, est surtout un honneur et une véritable chance dont nous devrions d’abord et avant tout, nous réjouir.

    Concernant l’avenir, effectivement aussi, les écologistes refusent le cumul des mandats dans le temps et dans l’espace à ce niveau de responsabilité et de rémunération. C’est pour nous la garantie d’un travail mieux fait et d’une démocratie plus vivante.

    L’excellent bilan de Karima Delli est avant tout celui d’un travail collectif et d’une politique écologiste. Pour la suite il ne tient qu’à nous de faire élire d’autres élu-es écologistes pour poursuive le combat et continuer à obtenir de résultats.

    J’aime

    1. Vanessa Lemaistre

      Sur les nouveaux écologistes politiques à élir… ??

      Pourvu que ce ne soit pas ceux / celles :

      qui ont crée leurs premières entreprises au Luxembourg,
      qui ont encore une Société civile Immobilière au Luxembourg,
      qui ont été président d’une grande société basée au Luxembourg, et œuvrant à l’internationale y compris pour du photovoltaïque,
      qui ont crée une société d’installation de panneaux photovoltaïques récemment mais qui l’annonce vieille de plus de 30 ans (de mémoire), dont le nom est une déclinaison d’une vieille entreprise basée au Luxembourg, en lien avec la grande société œuvrant à l’internationale citée précédemment,
      et qui disent que TOTAL et Véolia leur ont fait confiance pour se ramener des clients !
      qui savent tout cela et laisse faire, voire soutienne…

      Sans compter que c’est par l’abstention, au lieu de l’opposition, de 2 sénateurs EELV, briefés pour voter contre par la confédération paysanne pourtant, que l’autorisation de l’agrivoltaïsme a été voté, et risque de faire de notre Béarn un champ photovoltaïque.

      J’aimerai aussi que les écolos politiques locaux s’activent contre les panneaux photovoltaïques à BUZIET (en zone agricole et naturelle), contre la centrale d’enrobé à Escout, contre le projet E-CHO à Lacq, ou expliquent en quoi ils sont pour ?

      Karima Deli a fait une juste attaque contre ceux qui s’étaient opposés par un post sur leur réseau social… On a tous ri, elle a raison.

      Faire de la com n’est pas de la lutte.

      Pour le moment, l’écologie politique locale pratique au mieux 1 post FB, voire rien, sur ces sujets locaux primordiaux. Et à mes yeux, elle vampirisent les listes citoyennes et une asso, pour valoriser leur propre image.

      Certains me reprochent de lutter contre tout cela, car je suis écolo (apartisane), et que je serai contre productive pour l’écologie.

      Pour ma part, je ne laisserai jamais faire dans le cercle écolo ce que je reproche aux non écolos, sous prétexte qu’ils défendent soi-disant les mêmes causes.

      Le but est aussi important que les moyens mis en œuvre à mes yeux, et le respect de la parole donnée.

      Bonne journée

      (j’ai employé le mot écolo, Joël 🙂 )

      J’aime

    2. Pierre Perez

      Le blogueur doute qu’en cas de la réouverture complète du Canfranc il n’y ai pas de répercussions sur le trafic routi !!! Mais c’est mathématique ! Je le redis , dés qu’il s’agit du train, le blogueur perd toute logique , c’est vraiment étrange. Dis ci à ce que l’on nous dise qu’il y aura plus de camions en cas de réouverture , il n’y a qu’un pas. Sans parler des fakes de Georges.

      J’aime

      1. Le blogueur a dû mal se faire comprendre ! Il pense que l’ouverture de la voie ferrée n’aurait aucune incidence sur le flux routier (poids lourds et véhicules légers). Il croit que seules d’autres mesures (par exemple un portique) pourraient parvenir à limiter le trafic poids lourds.

        J’aime

      2. @Pierre Perez Vous n’êtes pas au courant que la moyenne de la masse transportable sur les voies ferrées de France est de 1800 tonnes par convoi, tandis que notre misérable voie ferrée, avec ses courbures séévères et sa déclivité serait limitée à 700 tonnes maximun. En clair, c’est comme si M. Perez pour déménager de Pau à Sarragosse optait pour le transport de son mobilier en 2 voyages en estafette au lieu d’un transport unique par un camion.

        J’aime

  11. Vanessa Lemaistre

    Remarques personnelle sur la conférence EELV avec sa liste citoyenne et son association locale PHBE.

    Je regrette l’absence d’un diaporama présentant les arguments avancés et permettant ensuite d’y revenir pour débattre. Mais c’était peut-être voulu ?

    Avoir oublié de présenter la hausse continuelle du trafic venant d’Espagne et qui éclaire l’avenir du trafic en vallée d’Aspe est quand même un oubli majeur ! Sans cela, tout le reste de la discussion est faussée. Un des nombreux articles sur ce sujet ici : https://www.goaragon.fr/aragon-un-geant-de-la-logistique-en-plein-essor-avec-plus-de-18-millions-de-metres-carres-de-terrain/

    Et aucune allusion sur le trafic international, l’Espagne devenant la porte d’entrée et de sortie de l’Europe pour le trafic de marchandises, qui s’intensifie en temps de crise : https://www.zonebourse.com/cours/indice/DOW-JONES-AFRICA-TITANS-5-3966403/actualite/Les-ports-espagnols-voient-leur-trafic-de-marchandises-augmenter-alors-que-la-crise-de-la-mer-Rouge-46028879/

    Au mon questionnement sur la décroissance, répondre que « des pauvres sont déjà en décroissance » était-il à la hauteur ? Bien sûr que la décroissance doit être portée sur les plus riches, qui sont les plus pollueurs. Une personne sous le seuil de pauvreté est déjà écolo et peu pollueur. Cette pirouette démontre juste que EELV ne veut pas militer pour la décroissance.

    J’aurai pu répondre par une pirouette qui elle aussi n’aurait rien apporté sur le fond : un élu européen gagne presque 9 000 euros par mois ; et je ne vis pas hors-sol, des amis, des militants et des proches vivent sous le seuil de pauvreté.

    J’ai aussi noté que tout ce qui a été avancé pour diminuer le trafic porte sur les citoyens (plus de vélo, marche à pieds, covoit…) et l’État (plus de transports publics), ce que je partage.

    Mais rien pour organiser la baisse du transport de marchandises ? EELV propose juste d’organiser le verdissement de ce transport, en passant à l’électrique et en développant le train. Donc rien sur le changement de système de production qui est pourtant à l’origine de tout.

    Et oui, un parti est dans un système électoral à court terme : 5 à 6 ans. Il propose donc des mesures qui semblent faciles et immédiates. Proposer un vrai plan qui demande de se projeter sur une période plus longue demande du temps et des explications, ce qu’un parti n’a pas si il veut gagner des postes.

    En organisant le verdissement de ce transport, sans le conditionner à sa baisse, les entreprises vont pouvoir continuer à se développer en produisant loin, et donc le transport va continuer à augmenter. Et le passage à l’électricité nécessitant plus de nucléaire et plus d’énergies renouvelables conduit à impacter l’environnement pour produire plus d’énergies : énergie bois dévorant nos forêts, photovoltaïques dévorant les ressources de minerais, et nos champs et forêts qu’ils commencent à recouvrir, du biokérosène pour les avions à Lacq (réunion d’information maison pour tous de Lasseube vendredi 3 mai à 20 h 30) etc…

    Pour le train, il n’y a pas eu de réponse à l’intervention expliquant qu’il n’absorbera que la hausse du trafic, y compris de matières dangereuses. Quand un intervenant annonce que pas plus de 10 trains par jour pourraient passer, la réponse d’EELV a été que ce sera au début et qu’il faudra ensuite augmenter fortement ce trafic.

    Mais jamais il n’a été dit que le train serait assorti d’une interdiction du trafic routier. J’attends l’enquête publique pour voir si cela y sera écrit, ce que j’espère ! Sans cela, les aspois risquent donc d’avoir un trafic de poids lourds XXL et un trafic ferroviaire XXL si c’est possible.

    Quand une question porte sur l’évasion fiscale, la relocalisation, la réponse a été que les politiques ne peuvent pas tout.

    D’ailleurs, dans son bilan, EELV a promu le développement de mouvements citoyens pour faire bouger les choses.

    Sauf qu’en local, quand on développe des mouvements et associations citoyennes, certains y viennent pour se faire une image sur le dos du travail apartisan de certains, puis ils filent ensuite dans les partis en réutilisant tout le travail citoyen pour obtenir des postes, c’est ce qui s’est passé en local.

    Pour les échanges PS – EELV sur le portique en vallée d’Aspe. Je rappelle que EELV et le PS ont déjà été alliés à la région. Que quand on veut s’allier, il faut manœuvrer pour avoir l’air opposé mais pas trop.

    EELV et le PS n’auraient-ils pas joué cette partition à cette conférence ?

    Bonne journée 🙂

    J’aime

    1. OC64

      Mais rien pour organiser la baisse du transport de marchandises ?

      On est là à la cause racine du problème des transports de marchandises. Si l’ on veut répondre à ce problème il faut changer totalement la vision de la manière de produire. Des méga usines à la mode actuellement il faut aller vers des unités de production locales intégrées, associées à un tissus industriel local de moyennes et petites entreprises qui peuvent rapidement répondre aux besoins. La souplesse industrielle permet actuellement ce genre de production sans que cela coûte plus cher. C’ est vers cela que l’ Europe doit aller et non la faire traverser inutilement par des millions de PL, qui est une vision totalement dépassée. Cela permettrait de revitaliser des régions entières.

      J’aime

      1. Ossau

        yaka fauquon.. sauf que l’on a délocalisé à outrance et vendu nos pépites industrielles depuis des années et encore maintenant. Même en agriculture: « 100.000 paysans suffisent à la France, le mondialisme est inévitable » foire de Pau 1996. Alors renverser la vapeur puisque l’on parle de train..La décroissance va se faire mais dans la douleur avec un dépot de bilan à la clef. Déjà les agences de notation ont évité à quelques mois des élections de dégrader la France. Encore une minute monsieur le bourreau..

        J’aime

        1. OC64

          Je partage vos propos. Sans que personne se méfie et le chant des sirènes des Trente Glorieuses aidant, le balancier est parti trop loin d’ un coté, mais risque d’ aller aussi trop loin de l’ autre si nous n’ y prenons garde. C’ est là que le rôle des responsables politiques doit jouer pour réguler tout ça. Mais malheureusement ça ne semble pas être leur première préoccupation, bien au contraire ils semblent accélérer en la matière pour essayer de sauver leur peau. Cela sans se soucier de ceux qui doivent subir leurs élucubrations, laissés au bord du chemin, dans ce cas la RN134 et encore moins se soucier de la terre brûlée qu’ ils nous laisseront en héritage. Les Jeunes paieront !!!!!

          J’aime

  12. Encorore un projet d’écologie punitive pour activer le portique, en passant à la trappe l’engagement de l’Etat qui, au moment de la construction du tunnel routier avait acté la gratuité de passage du tunnel y compris pour les camions, ainsi qu’un contournement routier des villages impactés par la RN134. Une tel projet de violation des engagements de l’Etat sera stoppé par un tribunal.

    J’aime

    1. Vanessa Lemaistre

      Bonjour,

      Si c’était possible, j’aurai déjà attaqué l’Etat sur son mensonge lors du vote du tunnel : annoncé pour du trafic régional !

      Mais il y a une clause que je dois retrouver (mais je l’ai lu) : le contrat est révisable.

      Donc puisque le caractère régional prévu n’est pas respecté, que la gratuité ne soit pas respecteée doit être possible.

      C’est ce que je crains pour le train : pour calmer les opposants et les sceptiques, ils lâcheront du leste (interdiction des matières dangreueses ? Interdiction du trafic international sur la route ? Un maximum de trains par jour ? ), et pourront très vite changer tout ce qu’ils veulent une fois le train construit…

      A suivre.

      J’aime

Laisser un commentaire