Il fut un temps pas si lointain où le maire d’Oloron pensait beaucoup de bien du travail de la Chambre régionale des comptes


Il est un principe bien connu : pour l’homme politique, plus le rapport d’une administration évalue son action de façon favorable, plus ce rapport a de valeur, plus il est crédible. En revanche, un rapport critique, fut-ce à bon escient, est par essence et par définition un rapport critiquable. Je vais tenter d’illustrer ce principe par un exemple local.

Un rapport discutable. Un rapport qui entre dans beaucoup de détails de forme, mais omet de citer des ratios nationaux qui prouveraient la bonne santé de notre commune. Un rapport qui s’attache à développer longuement l’analyse de quelques points (les frais de mission, la restauration, le véhicule de fonction des élus…) qui ne représentent pourtant qu’une partie infinitésimale du budget communal. On le voit, le maire d’Oloron ne tarit pas d’éloges sur le rapport d’observations définitives que les magistrats de la place des Grands Hommes (le siège de la Chambre régionale des comptes Nouvelle-Aquitaine à Bordeaux) ont produit à la suite de l’examen de la gestion de la commune d’Oloron sur la période 2012-2016.

En 2008, ce même Hervé Lucbéreilh avait reçu un courrier de la CRC à la suite du contrôle exercé par cette instance sur les comptes et la gestion de la commune entre 2002 et 2007. Le rapport tenait en une phrase : « la chambre régionale des comptes a décidé de ne pas formuler d’observations sur la gestion de cette collectivité ». Une phrase. On est loin des 86 pages de cette année.

En 2014, celui qui est alors candidat à sa réélection à la mairie d’Oloron n’hésite pas, et c’est de bonne guerre, à publier ce courrier de 2008 dans son journal électoral (voir ci-dessous – la bordure rouge encadrant le texte est du blogueur). Assorti du commentaire suivant sous le titre principal « Une gestion exemplaire » : « Des ratios tellement bons que la Chambre régionale des Comptes n’a même pas jugé utile de poursuivre son enquête ».

Courrier CRC 2008

Une chose est sûre : s’il se représente en 2020, le maire actuel devra déployer des trésors de persuasion pour parvenir à démontrer l’exemplarité de la gestion de son mandat présent en s’appuyant sur le rapport de 86 pages que vient de lui asséner la CRC. Ainsi va le monde.