Quel a été le coût des campagnes des candidats aux élections départementales 2015 pour les deux cantons d’Oloron ?


La République annonce aujourd’hui sur son site internet que la Commission nationale des comptes de campagnes a publié il y a quelques jours les comptes de campagne de tous les candidats qui se sont présentés aux élections départementales en mars dernier. « Quelques jours », c’est en fait le 10 juin dernier que le Journal Officiel a publié ce document. Il avait échappé à La République. Et il m’avait également échappé, sinon, vous pensez bien que je me serais fait un plaisir d’en parler avant.

Notre quotidien régional se lance dans une une analyse globale des comptes pour l’ensemble des cantons du Béarn et de Soule. Oloronblog va dans la suite de cet article se contenter de s’intéresser dans le détail aux comptes concernant les seuls candidats qui se sont présentés sur les deux cantons d’Oloron.

1/ Canton Oloron Sainte-Marie 1

  • Les dépenses totales des candidats: c’est le binôme Libarle/Lucbéreilh qui a été le plus dépensier avec 14 411 € (pour un maximum autorise de 14 996 € autorisés) et le binôme Bareille/Bonnave le plus économe avec 5 010 €. Il convient d’observer, même si cela relève de l’évidence, qu’il est normal qu’une équipe qualifiée pour un seul tour de scrutin ait moins de frais qu’une autre équipe concourant, elle, pour le second tour.
  • Les recettes totales des candidats: les recettes de chaque binôme sont, à peu de chose près, égales aux dépenses. Une exception toutefois : le duo Libarle/Lucbéreilh a 10% de recettes de plus que de dépenses.
  • Les dons reçus: si les équipes Bareille/Bonnave et Casabonne/Domecq n’ont pas bénéficié du concours de généreux contributeurs, Libarle/Lucbéreilh ont trouvé des « sponsors » à hauteur de 11 575 €, soit à hauteur de 80% de leurs dépenses
  • L’apport des partis politiques: aucune des équipes n’en a bénéficié. Le Parti Communiste Français n’est plus ce qu’il était !
  • Concours en nature: ce sont les concours des personnes physiques (prêt de véhicule, de matériel informatique etc.). Seule l’équipe Libarle Lucbéreilh fait apparaître dans ses comptes un concours de cette nature. À hauteur de 256 €.
  • Apport personnel: si les binômes Bareille/Bordenave et Casabonne/Domecq financent l’intégralité de leur campagne sur leur argent personnel, ce taux passe à 79% pour Coste/Gaston et se réduit à 25% pour Libarle/Lucbéreilh. Ce qui s’explique pour ces derniers par l’importance des donc qu’ils ont récoltés et qui ont diminué d’autant leur contribution personnelle.
  • Solde du compte de campagne: une fois toutes les dépenses réglées, il restait 10 € dans la caisse Bareille/Bonnave, 159 € dans la caisse Casabonne/Domecq, 1 454 € dans la caisse Libarle/Lucbéreilh et… 0 € dans la caisse Coste/Gaston, les dépenses étant, dans ce dernier cas, strictement égales aux recettes.
  • Le remboursement de l’État aux candidats: en application de la loi, il est égal au plus faible des 3 montants suivants : 1/ 47,5% des dépenses (soit 47,5% de 14 996 € dans ce cas = 7 124 €) 2/ montant des dépenses de caractère électoral 3/ montant de l’apport personnel retenu pour le calcul du remboursement et diminué de l’excédent éventuel du compte. On observera que le duo Coste/Domecq se situe dans le premier cas et va donc percevoir de l’État 7 124 €, les trois autres équipes se plaçant dans le cas n° 3 ce qui leur permettra de bénéficier d’un remboursement par l’État de leurs dépenses de campagne à hauteur de 5 010 € pour Bareille/Bonnave, 6 924 € pour Casabonne/Domecq et 2 580 € pour Libarle Lucbéreilh.

2/ Canton Oloron Sainte-Marie 2

  • Observation préalable: dans le tableau récapitulatif qui figure au bas de cet article, on notera que pour deux duos (De Pachtère/Lussac et Domecq/Robledo) il y a deux lignes. Explication : la première correspond aux sommes déclarées par les candidats et la seconde à ce qui a été effectivement retenu par la Commission nationale des comptes de campagne.
  • Les dépenses totales des candidats : c’est le binôme Cazadoumecq/Courouau qui a été le plus dépensier avec 11 639 € (pour un maximum de dépenses autorisé de 16 568 €, chiffre supérieur à celui du canton 1 car calculé sur la population du canton qui est ici plus importante) et le binôme Saouter/Villalba le plus économe avec 2 331 €.
  • Les recettes totales des candidats : les recettes de chaque binôme sont, à peu de chose près, égales aux dépenses.
  • Les dons reçus : les équipes De Pachtère/Lussac, Domecq/Robledo et Saouter/Villalba n’ont bénéficié d’aucun concours de généreux contributeurs, tandis que Barbet/Berdou et Cazadoumecq/Courouau ont trouvé des « sponsors » à hauteur respectivement de 2 250 € et 2 990 €.
  • L’apport des partis politiques : aucune des équipes n’en a bénéficié. Confirmation du constat effectué pour le canton 1 : le Parti Communiste Français n’est vraiment plus ce qu’il était !
  • Concours en nature : deux équipes (De Pachtère/Lussac et Domecq/Robledo) font apparaître dans leurs comptes un concours de cette nature. À hauteur de 465 € et 185 €.
  • Apport personnel : trois binômes financent l’intégralité ou la quasi intégralité de leur campagne sur leur argent personnel. Les dons récoltés par les deux autres (Barbet/Berdou et Cazadoumecq/Courouau) leur permettent un financement moins important sur leurs propres deniers.
  • Solde du compte de campagne : les comptes de campagne sont soit à l’équilibre, soit très légèrement excédentaires pour toutes les équipes de candidats.
  • Le remboursement de l’État aux candidats : à très peu de choses près, toutes les équipes se verront rembourser par l’État une somme correspondant à leur apport personnel.

3/ En conclusion

  • Le binôme Libarle/Lucbéreilh aura été celui qui, de toutes les équipes se présentant sur l’un ou l’autre des deux cantons d’Oloron, aura dépensé le plus pour sa campagne
  • Ce même binôme aura été aussi celui qui aura récolté le plus de dons de personnes physiques. Vu le montant ramassés, ils sont même hors concours.
  • La Commission nationale des comptes de campagne aura approuvé tous les comptes (même si elle a été amenée à en corriger 3 : Casabonne/Domecq, De Patchère/Lussac et Domecq/Robledo) sur lesquels elle avait constaté des irrégularités
  • Les concours en nature représentent, quelles que soient les équipes, une somme insignifiante. Ce qui prête à sourire quand on connaît la manière dont se déroule une campagne électorale
  • Tous les comptes de campagne sont peu ou prou à l’équilibre
  • Indépendamment des autres dépenses engagées pour ces élections, le remboursement des candidats aura coûté 48 764 € à l’État pour ces deux cantons. Quand on sait qu’il y avait au total 2 054 circonscription sur l’ensemble du pays…. Eh oui, la démocratie a un coût.

4/ Les deux tableaux récapitulatifs des comptes de campagne

Comptes départementales Canton Oloron 2Compte de campagne canton Oloron 1