Propos du maire d’Oloron lors d’un colloque de Civitas en 2014 – morceaux choisis


Civitas colloque 2014Il ne faut pas toujours prendre pour argent comptant les propos qu’un élu tient devant une assemblée. Bien souvent, il adapte son discours à la nature de son auditoire. En clair, il leur dit ce qu’elles veulent entendre. Ainsi sans doute de la prestation d’Hervé Lucbéreilh lors d’une table ronde organisée dans le cadre d’un colloque des intégriste de Civitas en juillet 2014 sur le thème « Catholiques, engagez-vous ! ». Morceaux choisis…. non assortis de commentaires, les propos tenus se suffisant à eux-mêmes.

Invité à présenter la ville d’Oloron dont il est le maire, Hervé Lucbéreilh lui trouve une caractéristique particulière : « … c’est que cette ville est peuplée à 40% de réfugiés républicains espagnols, ce qui pose, vous vous en doutez bien, un certain nombre de difficultés d’explication et de discussions avec nos administrés de temps en temps. Donc une psychologie particulière ».

Interrogé sur ce qu’il fait concrètement en tant que maire catholique vis-à-vis des mariages de personnes du même sexe : « Je vais être très franc, pour l’instant la question ne m’a jamais été posée (…) mais j’ai des interrogations certaines auxquelles je ne sais pas répondre. Je vais vous dire ce que je pense clairement. Si je suis l’opinion qui peut être celle d’un certain nombre d’entre nous et que je partage, j’ai tendance à dire : je ne le ferai pas. Donc j’ai deux solutions. La première, je délègue. Mais déléguer, ça veut dire accepter. La deuxième, je démissionne. Ça c’est la seule solution qui soit logique. Est-ce que c’est ce que veut Civitas ? Que tous ses élus démissionnent au motif qu’il faut qu’ils aillent jusqu’au bout de leurs convictions ? C’est un vrai débat (….) qu’il faudra trancher un jour. Parce que c’est un problème de conscience pour un certain nombre d’élus. Je parle de moi mais j’en connais plein qui se posent ce même type de questions. »

Hervé Lucbéreilh revient à un autre moment de la discussion sur les circonstances de son élection : « …. je me suis trouvé dans une situation personnelle difficile, j’ai été malade à la fin de mon premier mandat, donc en 2008, et je n’ai pas été en situation de pouvoir faire la campagne qu’il fallait. Et on a perdu de 80 voix, euh, à cause de ça. Entre temps moi j’avais tourné la page, je m’étais intéressé à d’autres choses… j’avais trouvé d’autres centres d’intérêt, (…) je m’étais dit : je ne serai plus jamais candidat. Et puis on est venu me chercher il y a 6 mois en me disant : si tu ne viens pas on ne gagnera pas. Sauf qu’entre temps mes anciens amis avaient déjà fait une liste. Alors on a fait deux listes. Et on a fait 56% à deux. Sauf que la campagne du premier tour avait consisté pour les deux listes à essayer de grappiller des voix à l’autre. Et donc on s’était critiqué. Quand je dis « on », on « nous » avait critiqué, peu importe. Et donc au deuxième tour il était difficile de dire à des gens : Lucbéreilh, il n’était pas bien au premier tour, mais maintenant il faut voter pour lui au second. Et donc on a eu une déperdition de voix de gens qui aujourd’hui viennent à toutes nos manifestations etc. (….) ».

Bien d’autres passages des interventions de Monsieur le maire auraient pu figurer ici : sur l’interdiction de la viande de porc dans les cantines scolaires (il est plutôt favorable aux repas de substitution)… ou sur ses relations avec son premier adjoint (excellentes !)…. ou sa position vis-à-vis du Front national (il élude habilement la question)…. ou sur la fête de Saint-Grat (il revendique d’avoir réinstauré à cette occasion la procession autour de la Cathédrale). Mais il est toujours possible, pour enrichir sa culture, de visionner la vidéo de la table ronde. Attention : elle fait quand même 58 minutes.