Avec Francis Cha, compte tenu du contexte, nous avons débriefé les résultats des élections d’hier dès ce matin sur Radio Oloron. Voici donc quelques commentaires sur les résultats dans notre commune. Mais la décision du président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale amène aussi à se poser quelques questions sur les prochaines législatives au niveau de notre circonscription.

La participation aux élections européennes à Oloron

Un peu plus de la moitié, soit près de 53% des électrices et électeurs oloronais inscrits sur les listes électorales se sont déplacés. C’est un tout petit peu moins qu’il y a 5 ans. Et ils ont été un peu plus de 4 000 à exprimer un vote

Les résultats par listes à Oloron

• Un grand gagnant à Oloron comme presque partout dans notre pays, c’est le Rassemblement national.  Plus du quart (26%) des électeurs qui se sont exprimés ont voté pour lui. Ce taux est sensiblement équivalent à celui qu’il obtient sur l’ensemble de notre département. Le RN gagne ainsi à Oloron 400 voix par rapport au résultat qu’il avait obtenu en 2019.
• Autre gagnant, le Parti socialiste : lui aussi gagne 400 voix par rapport aux précédentes élections européennes. Hier, ce sont 20% des électeurs oloronais qui ont voté pour la liste de Raphaël Glucksmann quand ils n’avaient été qu’un peu plus de 10% à le faire il y a 5 ans
• Un premier grand perdant, c’est bien sûr le parti présidentiel, à Oloron comme presque partout en France. Près de 300 voix se sont évaporées entre 2019 et 2024. Et ils ne sont qu’à peine un peu plus de 10% (11%) à avoir fait confiance ce dimanche à la liste de Valérie Hayer
• Un second grand perdant, ce sont les écologistes d’EELV. En 2019, ils semblaient eux-mêmes tout surpris du bon score enregistré sur Oloron : un peu plus de 14%. Cette année ils n’atteignent même pas 6% et ont laissé près de 300 voix en route
• Deux autres listes perdent quelques plumes également : La France Insoumise perd près de 50 voix sur 2019. Elle réunissait alors près de 9% des électeurs qui s’étaient alors exprimés à Oloron et en a convaincu cette année à peine un peu plus de 7%. Autre liste à La peine, c’est celle des Républicains. Ils passent de 6% à 5% et réunissent à peine 200 voix.
• Enfin, deux listes qui, parce qu’elles sont nouvelles venues, n’ont pas d’élément de comparaison avec les précédentes élections européennes. Reconquête est une liste d’extrême-droite. Elle a recueilli hier 172 voix, ce qui représente un peu plus de 4% des électeurs oloronais. Quant à Alliance Rurale, conduite par Jean Lassalle, elle a fait 8,5% et obtenu 346 voix. 8,5%, c’est également le score obtenu à l’échelle du département. Ce score plus qu’encourageant va-t-il inciter l’ancien député de notre 4^e circonscription à tenter de reconquérir son siège ?

Effet collatéral des résultats nationaux : la dissolution de l’Assemblée nationale – incidences sur le plan local

Aujourd’hui c’est une équation à multiples inconnues : les différents états-majors des partis politiques sont en plein échafaudage d’hypothèses et de stratégies. Qu’en sera-t-il chez nous ?

• Jean Lassalle va-t-il se lancer ? Ça doit le démanger
• La Nupes va-t-elle renaître de ses cendres ou bien Iñaki Echaniz, candidat naturel et aujourd’hui déclaré (cf le message qu’il a publié sur X en toute fin de soirée) va-t-il être confronté à un candidat LFI, ce qui risquerait d’hypothéquer ses chances ?

• Les électeurs qui se sont prononcés ce dimanche pour l’extrême-droite vont-ils glisser dans l’urne les 30 juin et 1^er juillet prochains un bulletin en faveur d’un candidat RN par définition inconnu de notre territoire ou bien certains d’entre eux vont-ils se raviser, une fois leur coup de colère exprimé ce dimanche ?
• La majorité présidentielle va-t-elle lancer dans le bain un ou une candidate qui aura par définition une mission kamikaze ?

Difficile de répondre à toutes ces questions. Mais ça va très vite décanter puisque le dépôt des listes doit intervenir dimanche 16 juin dernier délai (et non vendredi 14 juin, comme précédemment annoncé). On se prépare trois semaines agitées. Ces jeux politiques paraîtront passionnants à certains, dérisoires ou inquiétants à d’autres. Ils n’auront en tout rien d’olympiques.