Paysage politique oloronais : le collectif citoyen sort d’une longue hibernation


Après une campagne des municipales où il avait occupé avec talent et efficacité le terrain médiatique, le Collectif citoyen était tombé dans une douce léthargie que l’on pensait sans réveil. Seules preuves d’existence durant trois ans, les quelques interventions de sa représentante au sein du conseil municipal et du conseil communautaire.

Sommes-nous en train d’assister aujourd’hui à sa renaissance ? Vendredi matin, à l’Hôtel de la Poste, il organisait un point presse autour dePierre Bahoum, son nouveau représentant dans les deux conseils. Pour la circonstance l’intéressé était entouré de quelques membres du Collectif. C’est sous leur œil très vigilant (oui, étant peu familier du mode de fonctionnement de ce genre d’organisation, c’est un peu l’impression qu’en a retiré le blogueur), sous leur œil vigilant donc qu’il a présenté sa feuille de route.

Mais trêve de persiflage. Voici un résumé de ce que le blogueur a retenu de cette rencontre. Si le compte-rendu n’est pas fidèle, c’est soit, hypothèse la plus probable, parce qu’il a mal compris ce qu’on lui expliquait, soit, et c’est beaucoup moins plausible, parce que son interlocuteur ne s’est pas bien exprimé. De toute façon les colonnes d’Oloronblog restent ouvertes à un éventuel « droit de réponse »

Où était passée le Collectif citoyen ?

Pierre Bahoum donne deux explications à cette grande discrétion depuis les municipales : l’épidémie de Covid à répétition avait rendu difficile la discussion collective qui est le principe premier du Collectif. Par ailleurs certains membres ont préféré s’investir dans d’autres associations. Mais le Collectif continue de se réunir et accueille même de nouveaux membres. Et la lourdeur démocratique du fonctionnement de la Liste citoyenne a évolué aujourd’hui vers une meilleure organisation. C’est ce que l’on appelle l’expérience.

Une volonté affirmée d’opposition constructive

Oloronais depuis 6 ans, Pierre Bahoum pense pouvoir apporter « un autre regard, mais avec modestie ». Utilisant le « nous », plutôt que le « je », il ajoute que les membres du Collectif considèrent que dans le débat démocratique l’échange d’arguments est nécessaire et doit être toujours préféré à la recherche du buzz. Il ne s’agit pas pour eux de se comporter en donneurs de leçon. Et si une mesure proposée par d’autres va dans le bon sens ils y adhéreront.

Une démocratie participative municipale qui a besoin d’un sérieux ravalement

  • Les rapports du conseil municipal et du conseil communautaire parviennent aux élus à peine 5 à 7 jours à l’avance. Comment dans ces conditions pouvoir en faire une analyse sérieuse ? Surtout quand on sait que les membres du Collectif décortiquent ensemble ces documents, en débattent puis décident de la position que devra adopter leur représentant lors du vote en conseil. Il faut donc que les dossiers parviennent beaucoup plus tôt aux élus
  • Dans le journal d’information municipale, l’espace réservé à l’expression des groupes représentés au conseil municipal est beaucoup trop réduite. Cela ne leur permet pas de communiquer de façon approfondie. Une page par groupe serait un minimum

Pierre Bahoum déposera bientôt une proposition de modification du règlement intérieur du conseil municipal prévoyant de nouvelles dispositions notamment sur ces deux questions

À titre personnel, témoignant ainsi de sa volonté de s’investir dans ses nouvelles fonctions, Pierre Bahoum a décidé de consacrer ses trois premiers mois d’indemnité de conseiller municipal à l’acquisition des Code général des collectivités territoriales, Code de l’urbanisme et Code de l’environnement

Deux préoccupations majeures : l’urgence environnementale et l’économie locale

Ce sont les deux principaux thèmes que Pierre Bahoum entend bien défendre devant les conseils municipal et communautaire

  • L’urgence environnementale parce que la crise climatique a des répercussions sur l’agriculture, la santé publique, le coût de la vie etc. Il y a un devoir d’action quand on constate l’extinction massive de la biodiversité, et la raréfaction des ressources. Si on ne fait rien, on va dans le mur. L’objectif n’est pas de tout chambouler, mais de s’engager dans une démarche d’adaptation qui intègre une recherche de la justice sociale.
  • L’économie locale : Oloron est une ville qui a un immense potentiel. Il est malheureusement sous-exploité. Et ce n’est pas juste une mesure qui va régler le problème. Il y a une vision d’ensemble à proposer, un projet de territoire. Pierre Bahoum livre néanmoins quelques idées : l’implantation d’une antenne universitaire, la rénovation de l’habitat ancien de préférence à la construction de maisons sur des terrains nus qui augmentent l’artificialisation des sols etc.

Et pour finir, une question de politique politicienne

Il y a quelques semaines, Martin Rieussec-Fournier annonçait son intention de participer à la constitution d’une liste en vue des municipales de 2026. Cette liste mettrait notamment en avant la démocratie locale, l’environnement, la justice sociale. Soit à peu près les mêmes thèmes que ceux que défend le Collectif citoyen. Le blogueur n’a pu s’empêcher de poser à Pierre Bahoum la question : comment vous situez-vous par rapport à ce projet ?

Réponse : on ne fait pas de la politique pour 2026 en 2023. Le moment n’est pas venu de parler de tout ça. Maintenant, si Martin Rieussec-Fournier veut pousser la porte du Collectif citoyen, il est le bienvenu